Si la vengeance est un plat qui se mange froid, certains comme Benjamin Baker l’aiment chaud. Condamné aux travaux forcés par un juge véreux qui a violenté sa femme et enlevé sa fille, ce barbier a ruminé durant quinze ans une haine noire envers la bonne société londonienne qui l’a maltraité. De retour à Fleet Street sous le nom de Sweeney Todd, il retrouve ses rasoirs et son ancien salon, situé au-dessus de l’échoppe où Mrs. Lovett peine à vendre ses tourtes à la viande. De soudaines disparitions attisent cependant les rumeurs. Ce barbier au teint pâle se serait associé à l’accorte pâtissière pour une petite entreprise aux revenus juteux…

Au XIXe siècle, la Grande-Bretagne se passionne pour les penny dreadfuls, ces histoires macabres inspirées de faits réels publiées en feuilleton. De ce plaisir coupable est né le personnage de Sweeney Todd, auquel le dramaturge anglais Christopher Bond a inventé en 1970 un passé et des motivations inspirés par certains épisodes du Comte de Monte-Cristo et du Barbier de Séville. Neuf ans plus tard, c’est au tour du génial Stephen Sondheim d’immortaliser la vengeance du barbier de Fleet Street avec une partition à la fois épique et fantasque. Après le succès de West Side Story en 2022, le truculent Barrie Kosky retrouve Sondheim et les scènes de l’Opéra national du Rhin avec ce palpitant et hilarant thriller musical, mené par Scott Hendricks et Natalie Dessay sous la direction de Bassem Akiki.

Nouvelle production de l’OnR. 

Coproduction avec le Komische Oper Berlin.