We Have To Talk Care - La Filature

Nika Timashkova a grandi dans deux pays : en Ukraine où elle est née et en Suisse où elle s’est installée très jeune. L’enchevêtrement des cultures, les langues différentes encorporées qui influencent sa perception du réel marquent profondément son travail. Dans son œuvre, elle tend à dissoudre les symboles qui représentent des frontières et, en lieu et place, crée des formes qui fondent une ambiance et un cadre hospitalier. We Have To Talk Care est une exposition qui traite de l’articulation des êtres et des choses dans les espaces qu’ils partagent. Elle donne à imaginer ce qui est et ce qui pourrait être, dans un univers de formes et de signes qui nous inviterait à le choisir pour séjour. L’installation met en scène plusieurs pièces issues des corpus Talking Heads (2023), Good Byes. Bad Byes. (2023), We Have To Talk Care (2023), Oh My Goddess (depuis 2022), Longing For A Future (2023) : bannières textiles reprenant le langage formel des mouvements de protestation et des défilés de rue, pièce vidéo qui active la mémoire d’un pays lointain auquel on se sent appartenir, sculptures volontairement imprécises de visages qui remettent poétiquement en question l’ordre et la catégorisation des êtres ou encore costumes évoquant des figures féminines historiques ou mythologiques, que l’histoire contemporaine a invisibilisées.

Nika Timashkova

Nika Timashkova (née en 1989 à Zaporizhzhia, Ukraine) est une artiste multimédia et chercheuse qui vit et travaille à Bâle. Elle est titulaire d'une licence en cultures d'Europe de l'Est et en littérature et linguistique françaises de l'Université de Bâle et d'une maîtrise en pratique artistique de l’Académie des Arts et du Design du Dutch Art Institute d’Arnhem (ArtEZ). Dans son œuvre, l’artiste a recours à différents médias tels que la vidéo, la performance et l’installation de costumes pour proposer différentes approches du corps non pas simplement inscrit dans une relation sociale mais dans une relation qui relève de l’ordre de la représentation, notamment celle dominée par le regard occidental. L’artiste met en scène et en images des gestes, mouvements, postures et positions du corps qui soulèvent les questions de représentation, de visibilité, d’identité culturelle, d’appropriation, d’imitation et de relations de pouvoir. Depuis 2020, Nika Timashkova poursuit cette recherche au sein du collectif franco-germano-suisse somebody*ies qu’elle cofonde avec les artistes Stella Meris, Hannah Kindler et Anna Byskov. À l'invitation d'Accélérateur de particules, le collectif présentera le projet À la limite sur les sites du port industriel, de la Coop et de la cité Loucheur à Strasbourg du 5 décembre au 5 janvier dans le cadre de la Régionale 25.

La Régionale 25

du je. 28 nov. 24 au di. 5 janv. 25

La Régionale est un projet d’exposition annuel consacré à l’art contemporain dans la région de Bâle, en Alsace et dans le Sud du Bade-Wurtemberg. Depuis 25 ans, elle offre à des artistes, parfois encore inconnu·es, la possibilité d’instaurer un dialogue avec leurs pairs, avec différents publics et les institutions. Quelques 900 propositions d’artistes ont été envoyées à la suite de l’appel à projets lancé au printemps dernier. Les commissaires des 18 institutions participantes ont sélectionné au total 179 artistes, dont 8 collectifs. Pendant six semaines, la Régionale encourage les échanges et la cohésion sur son territoire, tout en constituant un véritable tremplin pour les propositions et les points de vue artistiques. Il s’agit non seulement s’une plateforme importante dédiée aux artistes de la région tri-rhénane mais aussi une véritable caisse de résonnance locale pour les débats de société d’envergure internationale.

À l’occasion de son 25e anniversaire, La Régionale a collaboré avec sept artistes pour créer sept écharpes impressionnantes et variées. Sous le leitmotiv « interconnecté·e·s, entrelacé·e·s, enchevêtré·e·s », ces pièces symbolisent les liens profonds et durables entre les 18 sites participants et les artistes de la région autour de Bâle, Hégenheim, Weil am Rhein, Freiburg, Mulhouse, Strasbourg et Liestal. Chaque écharpe raconte sa propre histoire et reflète les liens créatifs au sein de la région. Les écharpes invitent à découvrir et à célébrer la diversité et la synergie de cette communauté vivante. Produites en édition limitéeà 65 exemplaires par écharpe, elles sont disponibles dans toutes les institutions. Elles ont été conçues par Paula Beck, Hsuan-wei Chen, Wim M. Laage, Aleksey Shchigalev, Julius Martin- Humpert, Sertaç Özdemir et SangDoo Nam. plus d'informations à venir