Nika Timashkova a grandi dans deux pays : en Ukraine où elle est née et en Suisse où elle s’est installée très jeune. L’enchevêtrement des cultures, les langues différentes encorporées qui influencent sa perception du réel, marquent profondément son travail. Dans son œuvre, elle tend à dissoudre les symboles qui représentent des frontières et, en lieu et place, crée des représentations qui offrent des espaces d’hospitalité. We Have To Talk Care est une exposition qui traite de l’articulation des êtres et des choses dans les espaces qu’ils partagent. Elle donne à imaginer ce qui est et ce qui pourrait être, dans un univers de formes et de signes qui nous invite à le choisir pour séjour. L’installation déploie et met en scène plusieurs œuvres dans le hall de La Filature : bannières textiles reprenant le langage formel des mouvements de protestation et des défilés de rue, pièce vidéo qui active la mémoire d’un pays lointain auquel on se sent appartenir, sculptures volontairement imprécises de visages qui remettent poétiquement en question l’ordre et la catégorisation des êtres ou encore costumes évoquant des figures féminines historiques ou mythologiques, que l’histoire contemporaine a invisibilisées.